vendredi 1 décembre 2017

Un aller simple pour l'allégorie

Dans le Transperceneige, on trouve des représentations d’idées abstraites au moyen d'images concrètes. On le qualifie donc d’œuvre allégorique.
 
Premièrement, le train symbolise la société avec la distribution injuste des différentes classes sociales incarnées par les différents wagons dont il est composé. La queue du train représente l’environnement des plus démunis, les laissés pour compte de la société, qui vivent entassés. Leurs conditions de vie sont similaires à celles des déportés des camps de concentration. Dans l'un des wagons, on retrouve une institutrice reprenant les techniques d'endoctrinement des régimes totalitaires. 
 
Plus les personnages principaux avancent vers l'avant du train, plus il font découvrir aux spectateurs des wagons luxueux ainsi que leurs occupants. Le réalisateur Bong Joon Ho à lui même avoué que le film parlait et critiquait le capitalisme avec la distinction clairement marquée des différentes classes sociales.

Afin d’arrêter le réchauffement climatique, des scientifiques ont répandu un produit chimique qui a plongé la terre dans une ère glaciaire. Elle devient inhabitable. C'est une manière de dénoncer les agissements de l'humanité qui cause ce dernier dû à l’excès de consommation de pétrole.

Les personnages évoluant dans le train font la rencontre de Namgoog Minsu, l'expert en sécurité du train, et de sa fille Yona. Ces deux derniers subissent le mépris de leur coéquipiers, car consommant de la drogue, ils paraissent peu crédibles et complètement détachés de la réalité aux yeux des autres. Namgoog expose sa thèse, à savoir que la vie est possible dehors et qu'il faut sortir du train. Cette thèse paraît utopique pour les passagers qui vivent l'enfer depuis des années. Cette thèse s'avère cependant conforme à la réalité, et ce personnage persécuté mais plein de réflexion évoque l'allégorie de la Caverne chez Platon qui met en scène des hommes prisonniers et immobilisés dans une grotte. Ces hommes enchaînés tournent le dos à l'entrée et fabulent sur les ombres projetées face à eux. Un jour le plus malin d'entre eux se détache, sort dans le monde extérieur,  et revient raconter à ses camarades ce qu'il a vu dehors, mais ses amis le reçoivent très mal et refusent de le croire quand il leur dit que les ombres qu'ils voient ne sont pas la réalité.

Ainsi, à travers ce film le réalisateur nous expose deux problèmes essentiels, celui du régime totalitaire instauré dans le train et celui du réchauffement climatique provoqué par la folie humaine par le biais de l'allégorie. Ce film peut également se qualifier d'apologue car tout un message se cache au travers de cette œuvre cinématographique captivante et engagée.

Margot DAVALLET et Eva GAUTRON

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