samedi 31 mars 2018

Le nouvel an chinois


Dès le début du film Au-delà des montagnes,  à la première scène au premier plan, nous voyons un plan fixe avec  des gens déguisés en dragon rouge marchant dans la rue ainsi qu'au deuxième plan, des décorations typiques du nouvel an chinois. À la deuxième scène, au premier plan, nous avons un panoramique horizontal sur l'actrice principale qui danse et chante avec une ombrelle au premier plan puis au second plan on aperçoit un groupe de femmes tenant aussi des ombrelles. Au fur et à mesure du panoramique horizontal, le mouvement de la caméra part vers la droite afin de nous montrer un groupe d'hommes. Cependant Jia Zhang-Ke adopte le format carré à ce moment du film. Mais pourquoi ce format ? Tout d'abord, ce format est emprunté à la photographie. C'est peut-être une façon de montrer qu'il s'agit d'un passé révolu, puisqu'il s'agit du nouvel an 1999.

La Chine a un calendrier différent, le calendrier chinois étant un calendrier luni-solaire qui est fondé à la fois sur le cycle annuel du Soleil et sur le cycle régulier des phases de la Lune. Le nouvel an chinois appelé aussi Fête du printemps ou Fête du Têt au Vietnam a lieu le premier jour du premier mois de ce calendrier au début de la fête du printemps. Jia Zhang-Ke, le réalisateur du film, s'interroge sur ce que la mutation accélérée du pays fait des hommes et de leurs racines. Il dit : "J'ai voulu démarrer en 1999 parce que c'est une date charnière pour la Chine, juste avant Internet, le téléphone portable, la construction des autoroutes."

La date de cette fête varie d'une année sur l'autre, mais cela tombe toujours entre le 21 janvier et le 20 février. Chaque année chinoise est associée a l'un des douze signes du zodiaque, ( rat, buffle, tigre, lapin, dragon , serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien, porc). Chaque année est aussi associée à l’un des cinq éléments (le métal, l'eau, le bois, le feu, et la terre). Par exemple, le film commence en 1999, c'est pourquoi l'on aperçoit des dragons, puisque c'était l'année du dragon. Le dragon est toujours présent au nouvel an car c'est un porte bonheur, il apporte la bénédiction, et il symbolise la bravoure.
Pour le peuple chinois, le jour du nouvel an sert à chasser les mauvaises influences et à se souhaiter un nouvel an béni. Mais il sert aussi à faire fuir le Nian qui est un monstre avec une tête de lion et un corps de taureau cruel et vorace, qui dévorait les êtres humains la veille du nouvel an. Pour l'éloigner des foyers, ils affichent de chaque côté de leurs portes d'entrée une bande de papier rouge sur laquelle ils écrivent un vers. Ils allument des torches et font claquer des pétards et des feux d'artifices durant la nuit. Ces actions ont pour but d’effrayer le Nian. C'est pourquoi durant cette fête, les Chinois affichent des souhaits dans la maison sur du papier rouge, couleur symbolique de la chance, de la prospérité et du bonheur mais aussi la couleur primaire pour les célébrations.

Ils préparent un repas bien traditionnel : un poulet entier qui pour eux assure la santé pour toute la famille, des raviolis portant bonheur et un gâteau de riz glutineux favorisant la richesse. Ils jouent au mah-jong (un jeu de stratégie, de calcul et de psychologie qui se joue à quatre). Ils se distribuent des hong-bao qui sont des petites enveloppes rouge contenant de l'argent. Ils s'offrent des porte-bonheur, comme des clémentines qui favorisent la chance. Puis aux douze coups de minuit ils font éclater des pétards avec des feux d'artifices.

Le dernier jour, ils assistent à la danse du dragon. Pendant l'année, les compagnies construisent de magnifiques dragons de soie et de papier, dont le corps est maintenu par des perches de bambou. Ils mesurent 8 à 10 mètres de long et ont une grosse tête qui pèse jusqu'à 10 kilos ! Si la danse a lieu le soir, pendant la fête des lanternes, les dragons sont illuminés par des bougies placées à l'intérieur de leurs corps. Ce sont souvent des pratiquants d'arts martiaux qui dansent dans le dragon, car c'est très difficile. Il faut être fort et agile. Cette danse est tellement belle qu'on peut maintenant la voir dans beaucoup de villes en France. À Paris, mais aussi dans d'autres villes qui organisent des défilés du nouvel an comme Marseille, Clermont-Ferrand.

Photo1: http://www.ecommercemag.fr/Thematique/management-1225/Breves/nouvel-chinois-craint-pas-demesure-313506.htm#q43OGEGzKXyhAiYO.97

Amélie Bouvet et Morgane Bouraquil

vendredi 30 mars 2018

Au-delà du temps

Tao faisait des raviolis, sa grande spécialité. Elle se rappela le temps où elle en cuisinait pour son fils, c'était peut-être l'unique chose qu'il appréciait chez elle. Pendant qu'elle hachait la viande, elle entendit une voix qui semblait appeler son prénom, elle se retourna mais ne vit personne, sûrement une hallucination due à sa solitude.

Au même moment, Dollar retirait de son cou ses clefs qui représentait son ''secret'' et franchit la portail de sa maison. Il se tenait sur le seuil de la porte, hésitant, mais finit par l'ouvrir. Il jeta des coups d’œil dans ce lieu vaguement familier, à la recherche de sa mère et entendit des bruits provenant de la cuisine. Il se dirigea instinctivement vers ce lieu et vit de dos sa mère qui cuisinait.

Dollar prononça son nom d'une voix frémissante puis se cacha dans l’embrasure de la porte. Après plusieurs secondes d'hésitation il prit son courage à deux mains et se décida à affronter son destin.

« Tao ? dit-il en fixant sa mère.
- Qui êtes vous ?
- I know that is unexpected but…
Je sais que c'est inattendu mais…
- Je ne comprend pas ce que vous dites ! répondit-elle en mimant avec des gestes dans les airs. »

Dollar tenta de se remémorer sa langue natale, sans succès. Il décida de sortir son téléphone et d'utiliser son application de traduction afin de se faire comprendre.

« I know that is unexpected, but I thought of it for along time, although I don't know if it's a good idea.
Je sais que c'est inattendu, mais j'y pense depuis un moment, bien que je ne sais pas si c'est une bonne idée.
expliqua-t-il pendant que son téléphone répétait mot pour mot ses paroles en chinois.
- Qui es-tu ? demanda-t-elle en utilisant elle aussi son traducteur.
- Hum…I'm Dollar, your son.
Hum…Je suis Dollar, ton fils.
- Daole ?! »

Dollar lui montra les clefs qu'elle lui avait données quand il était petit. Une vague de souvenirs submergea Tao qui se précipita vers son fils pour l’étreindre tout en pleurant.

« Pourquoi parles-tu anglais, mon fils ?
- I studied in english schools and I forgot my birth langage.
J'ai étudié dans des écoles anglaises et j'ai fini par oublier ma langue natale.
- Oh…
- I'm sorry to have moved away from you, māmā.
Je suis désolé de m'être éloigné de toi, maman.
- Tu n'as pas à t'en vouloir, tu étais trop jeune, tu ne te rendais pas compte de ce qui allait se passer quand tu allais partir.
- If I have known what was going to happen, I would have choose to stay with you. I regret it so much.
Si j'avais su ce qui allais arriver, j’aurais choisi de rester avec toi. Je le regrette tellement.
- Tu étais sous l'influence de ton père.. D'ailleurs, où est-il ?
- I had an argument with him because he always thinks about his money. He doesn't understand me, and criticizes why I want to do with my life.
Je me suis disputé avec lui car il pense toujours a son argent. Il ne me comprend pas, et critique ce que je veux faire de ma vie
- Je te comprend, c'est la raison pour laquelle notre couple a été brisé. L'argent change les hommes.
- Can I stay with you ?
Puis-je rester avec toi ?
- Bien-sûr que oui, rattrapons le temps perdu. Tu as faim ? J'ai fait des raviolis. »


Salomé Bailly-Gautron et Océane Coette

Une affiche chinoise à la Hokusai


L'affiche asiatique du film Au delà des montagnes sortie au niveau national le 30 octobre 2015, représente une scène particulièrement touchante et importante du film. Elle est totalement différente de l'affiche qui nous est réservée, à nous, Occidentaux.

En effet l'affiche chinoise met en scène le moment où Tao, Jing-dong et Zijan, le triangle amoureux du film et les personnages principaux, fêtent le nouvel an chinois sur la plage en faisant exploser des feux d'artifices comme c'est la coutume en Chine. Cette scène n'a pas été choisie au hasard pour l'affiche, car le spectateur sera d'autant plus attiré par le film si la première vision qu'il a de ce dernier est une scène joyeuse et pleine de sens. 

 


De plus, le cameraman et réalisateur Jia Zhangke est chinois. Il a tourné lui-même plusieurs scènes sous couverture puisque sous l’oppression du gouvernement chinois. Le spectateur chinois va donc s'identifier au film puisque ses traditions et ses habitudes sont inscrites sur l'affiche : ici le nouvel an chinois et les feux d'artifice. C'est pourquoi, même si le film est sino-franco-japonais et donc international, le spectateur asiatique comprendra les choix faits par le graphiste (chinois pour le nouvel an et japonais grâce aux estampes style Hokusai) alors que les Occidentaux comprendront seulement de manière globale sans comprendre toutes les références.

D'autre part, cette affiche n'est absolument pas « réaliste », elle est effectivement artistique et nous rappelle les estampes du grand artiste japonais du XIXe siècle, Hokusai. En effet nous pouvons voir au premier regard les éléments qui y font référence tels que le thème de l'eau, à la fois calme et dangereuse, apaisante et déferlante. Ensuite nous avons un effet de gravure avec des lignes parfaites, visibles et avec plusieurs nuances de noir et de gris. Il y a donc ici sur cette affiche des références au Japon.


Bien que les œuvres d'Hokusai soit colorées, et plus particulièrement l'eau qui dans la grande vague de Kanagawa par exemple est teintée d'un camaïeu de bleu (avec des teintes bleus marines voir bleu nuit jusqu’à un bleu très pale) et de blanc pour l'écume de la mer. Sur l'affiche, les seules couleurs présentes sont celles des personnages, avec Tao qui se démarque plus des deux autres car elle porte un manteau rouge qui est une couleur voyante, d'autant plus que les deux hommes, eux, portent des couleurs qui se rapprochent du bleu ou du vert.

Ensuite l’idéogramme central qui est le titre du film, et qui signifie Un vieil ami du pays natal, est bleu pour contraster avec le paysage plutôt monotone coloré de beige sans dégradé pour le ciel, et de noir et blanc pour la plage.Rappelons que le bleu en Asie est la couleur associée au masculin (le vieil ami est un homme) et n’offre pas de connotation spécialement positive ni négative. Cette affiche montre d'autres idéogrammes chinois sur les côtés du panneau, qui contrairement à l'écriture centrale sont beaucoup plus discrets par leur couleur très ordinaire et claire. A gauche par exemple ces derniers sont gris clair et se fondent dans le paysage. Cette discrétion vient aussi de la taille de ces idéogrammes si on les compare aux écritures centrales.

Enfin, les trois personnages regardent l’idéogramme central, concentrés voire même « obsédés », comme si d'une certaine façon leur regard était une métonymie d'un espoir, d'un regard vers leur avenir commun ou séparé.

 Et vous, auriez-vous été attiré par ce film en voyant cette affiche ?


Mathéo Bovay et Amandine Payan


Filmer sous une dictature

Le grand cinéaste Jia Zangke est né le 24 mai 1970 à Fenyang dans la province de Shanxi. Sa famille est considérée comme une famille de propriétaires fonciers. Il est marqué par les manifestations et la répression de 1989, suite à laquelle il prend des cours de peinture et commence l'écriture d'un roman en 1991. Il se tourne ensuite vers le cinéma.

Diplômé de l'Académie du Film de Pékin en 1997 il s'attaque a un long métrage sur la Chine d'aujourd'hui réalisé avec de très faibles moyens. Ce film, comme les trois qui suivront, ne seront pas autorisés à être diffusé sur le territoire chinois.

Le réalisateur populaire  préfère sa liberté d'expression et continue de réaliser des films hors du circuit traditionnel. Il est pertinent et captivant, et considéré comme l'un des cinéastes les plus intéressants de sa génération. Il porte un regard critique et lucide
sur la société chinoise.C'est l’une des figures du cinéma indépendant chinois le plus exceptionnel.

Grâce à lui le cinéma chinois s'est répandu en Occident. Malgré les restrictions sévères dues à la dictature en Chine, le cinéaste a toujours voulu passer outre et a essayé de filmer la vraie culture chinoise en long et en large. Les censures, les interdictions, les menaces, sont de vrais problèmes pour Jia Zangke. Même si ce pouvoir n’est plus une dictature, c’est en effet un système totalitaire qui a su pratiquer une censure plus administrative qu’idéologique pour défendre une idéologie communiste… 

Jia Zangke est l'un des réalisateurs qui se bat pour ses droits et l'art sous toutes ses formes, pour sa passion qui est de faire vibrer et réfléchir son spectateur lors de la diffusion de ses œuvres. Il ne recule devant rien et met même sa vie d'homme et d'artiste contemporain en danger. Avec un courage et une volonté à toute épreuve, il dénonce une sorte de prison intellectuelle et artistique sous une dictature et une idéologie du peuple. Il n'est pas seulement réalisateur, il met avant tout son art à l'épreuve face à des obstacles constants. Ce cinéaste ne veut pas seulement transmettre des émotions, il est engagé et utilise son grand talent comme un moyen de dénoncer les conditions dans lesquelles il peut tourner. Ses conditions de travail ne sont pas communes aux autres, à chaque fois qu'il commence une de ses œuvres fantastiques, il se plie a des risques ultimes.

Le réalisateur nous montre la vraie face cachée de la Chine, la Chine authentique, celle que l'on ne peut pas voir sur les catalogues des agences de tourisme. Il ne se limite jamais, et nous fait voyager jusqu'aux mines de charbon ou aux logements misérables.

Jia Zangke a eu le choix entre la clandestinité des images et du tournage, ce qu'il n'a pas choisi, il a préféré tourner et composer avec la censure pour faire évoluer le cinéma chinois. Plusieurs méthodes sont possibles comme les caméras numériques légères, qui permettent de ne pas se faire remarquer. Ou bien encore, les films interdits qui circulent beaucoup grâce aux VCD pirates. Internet joue un rôle majeur dans l’organisation des projections clandestines. Le réalisateur a reçu un fort soutien des grands festivals internationaux, il est devenu une sorte d’emblème du cinéma chinois à l’étranger.

Ainsi, ce cinéaste célèbre et courageux a su combattre la censure et de son pays, avec difficultés.

Un homme plein d'espoir pour le cinéma chinois, un obstiné comme un vent frais soufflant sur l'Occident.


Noor Chehboun et Jeanne Degret


Le nouveau départ de notre vie

Chère Mère,

La dernière fois que nous nous sommes vus, je n'avais que sept ans.Tu étais venue me chercher à l'aéroport pour l'enterrement de grand-père, malgré le fait que je ne le connaissais pas et toi aussi d'ailleurs je ne te connaissais pas. Je me sentais comme face à une inconnue, vide d'émotions. Tu me parlais mais je ne te répondais pas, à vrai dire aucun mot ne me venait. Ça a été très difficile pour moi de revenir en Chine, à mes racines, à mon pays natal. Je n'étais qu'un enfant.

C''était il y a déjà onze ans...

J'ai maintenant dix-huit ans et je me sens enfin prêt à t'écrire et à mettre des mots sur cette souffrance qui me poursuit depuis onze ans. Durant toutes ces années, j'ai essayé de t'oublier, d'oublier cette mère qui n'a jamais été là pour me relever, l'image d'une mère qui n'a jamais été là pour me rassurer. Tu ne t'es jamais battue pour moi, pour m'avoir auprès de toi et ça je ne peux que t'en vouloir. Papa était présent physiquement, mais en revanche il n'a jamais été là pour moi tout comme toi. Lui et moi ne pouvons pas communiquer clairement car nous ne parlons pas la même langue.

A l'école, lorsqu'on me questionnait à ton sujet, je me contentais de dire que je n'avais pas de mère et que je n'étais qu'un « bébé-éprouvette ». J'ai beaucoup souffert de cette situation et de ton absence mais je n'ai jamais eu le courage de te le dire jusqu’à aujourd'hui. Il a fallu attendre onze ans pour enfin me sentir prêt à te voir et à apprendre à connaître cette femme qui est ma mère. Même si tu n'as jamais été là, que je le veuille ou non tu es et restera toujours ma mère.

Je me suis beaucoup attaché à une femme qui était mon professeur, elle avait quasiment ton âge, j'ai trouvé en elle ce que j'ai toujours cherché. Elle m'a apporté ce qui m'a constamment manqué, c'est-à-dire l'amour d'une femme. Je pensais l'aimer mais je me suis rendu compte que, ce que je voulais réellement, c'était ce fameux amour maternel que je n'avais jamais eu. Je m'en suis rendu compte lorsque nous sommes partis acheter des billets d'avion et que la conseillère nous a pris pour une mère et son fils. A cet instant, j'ai su qu'en vérité, ce que j'avais toujours cherché, c'était toi.

Dire que ne me suis jamais senti bien à tes côtés serait un mensonge. Juste une fois dans ma vie, j'ai eu l'impression de partager un moment avec ma mère. C'était dans le train lorsque nous écoutions une chanson ensemble, et que tu m'as donné les clés de notre maison. Tu t'en souviens ? A cet instant j'ai senti mon cœur s’emballer, pour une fois je me suis senti aimé. C'est à ce moment-là que je me suis senti comme chez moi.

C'est vrai que je n'ai jamais voulu me l'avouer, mais tu m'as toujours manqué.

Je pense que c'est enfin le bon moment de revenir à la maison, je veux qu'on apprenne à se connaître. Prépare-nous ces savoureux raviolis que tu avais l'habitude me faire quand j'étais petit.

A très vite.
                                                                        Marine Colmart et Amel Cherit

Dear Dad...


154 Clymer Street
Brooklyn, NY 11211
USA
Dollar Jinsheng
December, 14th 2025
963 Whyte Street
Adelaïde, AUS
Zhang Jinsheng

Dad,

I know that everything you've done for me was for my well being, but you need to understand I need my own space now. I am an adult. I think you noticed our relationship is getting worse everytime we see each other. I am tired of always being the one who makes the first step.
We moved to Australia because you wanted to give us a better standard of living and I think you're aware that English is the official language in this country, so stop blaming me for speaking English! Because the only reason why I speak this language is you: you're the one who sent me in an international school, you're the one who made us move to Australia, you're the one who sent me in an English school there.
But, let's be honest, we are only in this country so you can make even more money than you used to in China. The only thing you think and care about is your money, your guns and alcohol. You love goods more than you love your own son. Can you believe that? You even named me Dollar! You are blaming me for being more English than Chinese when you gave me an English name! Don't you think it's ironic ? You've always known I was closer to my stepmother because I was longing for the woman's love I've never had. And you kept keeping me away from her, from that. I don't even clearly remember my own mom! I have to lie to people about my parents because I am ashamed of you, ashamed of not remembering my own mother!
I don't know who I am anymore, I am lost in my feelings. Am I Chinese? Am I Australian? Maybe both, maybe none, I don't know. That's why I am leaving. I need to find myself. Bye.

Dollar

PS: You may need Google Translate, but don't blame me if there is misunderstanding this time. Just saying.



Margot DAVALLET
Juliette PHILIPPE

Blockbuster : le combat du siècle !

+Round 1 :

-McPour : « Wow Blockbuster était génial ! Le concept de dénoncer le capitalisme, la domination des riches par rapport aux pauvres, le succès de l'article de la journaliste qui crée une révolution était bien trouvé, le public a beaucoup ri. Le fait de reprendre des scènes de blockbuster américains en retirant les dialogues originels pour les remplacer par la voix des comédiens était très ingénieux ! Ils ont complètement changé l'histoire à leur manière. Ils ont repris par exemple, une scène où Tom Cruise est, comme dans chacun de ses films, un homme puissant, riche et intelligent pour la détourner par leurs voix en faisant de lui un complet idiot, au comportement absurde. » 

-Lord Contre : « C'est vrai, mais tout le monde n'avait pas les références cinématographiques et les blagues politiques, ce n'était pas intéressant pour certains, incompréhensible ! Plusieurs fois durant la pièce, je me suis senti très seul, isolé au milieu des rires.»

+1 point pour Lord Contre.

Round 2 :

-McPour : « Mais le travail sur les voix était incroyable, les comédiens devaient faire et les voix et tous les bruitages, comme les crissements des pneus de voiture, les pas, etc... Et les musiciens !!! C'est dans ce genre de spectacle qu'on se rend compte du rôle important de la musique dans les films, cela apportait beaucoup.En effet, lorsque la comédienne faisait son discours révolutionnaire, le rock du guitariste nous entraînait encore plus dans l'action et rendait le discours très réaliste. La participation du public était vraiment importante pour certaines scènes et c'est une excellente idée d'introduire les spectateurs dans le spectacle. Souviens-toi de nos applaudissements, notre « tous ensemble, tous ensemble, eh, eh! » qu'ils ont préalablement enregistré pour créer une boucle sonore et l'inclure dans la pièce. »

-Lord Contre : « Certes, mais ne trouves-tu pas que certains passages étaient trop longs ? Par exemple, la scène de la manifestation et le générique de fin. En parlant du générique, qui dénonce le capitalisme et les défauts de la société, il ne donnait aucune solution aux problèmes.  Même à la fin de la représentation le résultat est pessimiste car elle se termine par un attentat. En effet, nous étions les derniers représentants d'un espoir de liberté. Le réalisme de la scène finale était effrayante, surtout en cette période de terreur qui règne sur le pays ! Ce réalisme faisait naître un malaise.»

+1 point pour McPour.

Round 3 :

-McPour : « C'est pas faux, mais cette fin était plus qu'inattendue , nous pensions tous qu'après le premier salut ils avaient terminé jusqu’à ce qu'un des comédiens traverse la scène en feu ! Ils ont utilisé les lumières et le matériel du théâtre, c'était vraiment surprenant. »

-Lord Contre : « La fin était inattendue ça c'est sûr! Tout les artifices donnaient un aspect impressionnant mais comment se concentrer avec la lumière, la fumée et les comédiens sur scène ? C'était difficile de tout regarder en même temps, les comédiens et les musiciens qui avaient une prestance scénique qui méritait d'être saluée, le film dont le montage semblait être intéressant et travaillé, et la manière dont étaient pratiquées les techniques de bruitage. »

+1 point pour McPour.
+1 point Lord Contre.


En effet, les arguments se valent, Blockbuster du Collectif Mensuel n'est pas forcément ouvert à tous compte tenu des références. Mais la mise en scène et la musique mettent tout le monde d'accord. Le Collectif Mensuel prend toutes les critiques, bonnes comme mauvaises. Le combat s'achève sur une égalité !


Naïla SADKI et Marie-Amélie DEGRAMMONT

La tempête intérieure de Dollar

Le père était assis dans le salon blanc et froid comme la neige. De grandes baies vitrées rappelant l'enfer de la glace emprisonnaient le salon dans un hiver de solitude éternel.  Tassé sur lui-même, absorbé par sa tâche, Zhang nettoyait ses armes à feu posées sur la table.

Le claquement familier de la porte d'entrée retentit. Dollar fit son apparition, escorté d'une femme âgée d'une quarantaine d'années, portant lunettes et pantalons, l'air décidé, une de ces femmes libérées qu'il détestait.

Pourquoi diable son fils lui amenait-il cette étrangère ?

*
**

Dollar était un jeune homme qui vu de l’extérieur paraissait aussi calme que de l'eau emprisonnée dans un verre, aors qu'en réalité une tempête faisait rage en lui, dont les vagues destructrices ne faisaient que se multiplier.

Sa recherche d'identité se comprenait par le fait qu'il était coincé entre deux mondes, tous deux séparés par l'océan infini. La mer séparait également les parents biologiques de Dollar.
Ses conflits incessants avec son père étaient surtout dus au fait qu'ils ne parlaient pas la même langue. Le père parlait chinois tandis que Dollar lui parlait anglais. Le seul moyen pour eux de se comprendre était d'utiliser Google Traduction, qui devenait ainsi le véritable fils du père de Dollar.


Ces bouleversements intérieurs l'agitaient le jeune homme comme les flots agitent la mer, des flots qui se déversaient comme un torrent de larmes dévastateur que nul ne pouvait arrêter.

La plus majestueuse mais aussi la plus dangereuse de toutes ces vagues naissait du manque de communication avec son père. Cet obstacle presque insurmontable s'était même transformé en un mur de glace que son père sans le savoir lui avait imposé. Au fil du temps, le mur s'était solidifié, s'était épaissi de tel manière que la communication entre le père et le fils devenait impossible. 

Les mots allaient se confronter. La discussion était rendue enfin possible grâce à l'enseignante de Dollar qui faisait office d'interprète. 

Soudain les larmes jaillirent, à cause du manque immense de communication. Fissure irréparable...

Malheureusement, l'enseignante ne se rendit compte que trop tard que le mur construit par le père était désormais devenu indestructible. La discussion n'avait amené que de la colère qui sépara définitivement le père de son fils. 

Dollar depuis quelque temps pensait à retrouver l'amour maternel qui lui manquait depuis déjà dix ans.Le manque d'amour maternel avait pris de plus en plus de place dans son cœur. Il eut alors l' envie soudaine d'aller en Chine pour retrouver cet amour perdu.
 

 Charlotte MASSON et Louise NUNES